Assomption de la Vierge

Assomption de la Vierge

France / Annecy / Musée-Château

Angleterre

Annecy, Musée-Château

Tamié, abbaye

religieux, sculpture

XV

dernier quart

MC DB 91.01

Albâtre

Albâtre partiellement polychrome et doré

(cm) H.43.6 x l. 28.2

Replat, "Voyage improvisé. Une ascension au Semnoz", Revue Savoisienne, 1856 (2), p. 80 Oscar David, Lac d'Annecy. Colmyr-La Puya, Annecy, 1928 Georges Grandchamp, « Colmyr », dans « Zigzags à travers bois », Annesci, 38, 1999-2000, p. 59 et repro. p. 62

Le bas-relief provient de la chapelle de Colmyr, située à Annecy, sur la colline de la Puya. Il était accroché dans l’entrée, avec un second relief également en albâtre et représentant l'Adoration des mages (volé vers la fin des années 1960). Cette chapelle placée sous le vocable de Notre-Dame-des-Anges est l’œuvre de l'abbé Hector Favre. Né à Annecy en 1808, il est ordonné prêtre en 1833 avant d’être nommé bibliothécaire de la ville d'Annecy en 1840 et de devenir professeur au collège E. Chappuis à partir de 1841. A sa mort en 1865, la propriété de la chapelle est cédée à la Fabrique de l'église paroissiale de Saint-Maurice, puis passe à un particulier avant de revenir en 1976 à la ville qui entame la restauration de la chapelle, alors en très mauvais état. Les deux reliefs proviendraient du couvent de Tamié. Ils sont décrits par Jacques Replat en 1856 lors d'une excursion de l'Académie Florimontane au Semnoz. « Mais si l'édifice n'est gothique entièrement, il est composite assurément, car il a été construit avec des matériaux provenant d'abbayes et de prieurés tombés en ruines, tels que Tamié, Talloires, Viuz-Faverges, Dingy-Saint-Clair. Nous remarquons deux charmants bas-reliefs en marbre blanc apportés du couvent de Tamié : ils représentent l'Adoration des mages et l'Assomption de la Vierge » (Revue Savoisienne, 1856 (2) p. 80). La visite se faisant en présence de l'abbé Favre, membre de l'Académie Florimontane, on peut penser que c'est lui-même qui communique l'origine des reliefs. En 1928, « ils sont bien conservés et d'un bel effet » (Cf. David, 1928). Les deux reliefs sont encore photographiés sur place en avril 1966 (reproduits dans Annesci, 38, p. 62). Le bas-relief présente l’Assomption de la Vierge et appartient à la production typique des ateliers anglais, développée autour de l’extraction de l’albâtre dans les carrières situées non loin de la ville de Nottingham. D’abord réservée aux commandes royales et au clergé, cette production a connu entre le milieu du 14e siècle et le début du 16e siècle, un très large succès. Des centaines de petites plaques sculptées, représentant essentiellement les épisodes de la vie du Christ ou de la Vierge, ont été exportées dans toute l’Europe. Matériau tendre l’albâtre est relativement facile à sculpter et pouvait également être poli et partiellement peint et doré. Le relief d’Annecy conserve des traces de cette polychromie originale et témoigne de la circulation des œuvres à la fin du 15e siècle en Savoie.

• 2014 - Lionel Lefèvre, Lyon
  Le relief était empoussiéré et cassé en plusieurs fragments. Le traitement a consisté en : - dépoussiérage - collage des fragments - comblements et réintégration (retouches d'harmonisation)