Madonna col Bambino

Madonna col Bambino

Francia / Annecy / Musée-Château

Scultore savoiardo

Annecy, Musée-Château

Grésy-sur-Aix (73)

religioso, scultura

XV

ultimo quarto

MC 2011.0.116

legno

legno intagliato, dipinto

cm 85 (h) x 22 (l) x 16 (p)

Laurent J.-P., Sculptures religieuses en Savoie, Annecy 1954, tav. IV. Marin-David S., Inventaire de la sculpture religieuse en Savoie et Haute-Savoie, Conservation départementale du patrimoine de la Savoie et de la Haute-Savoie, 2000 (version informatisée) -

La Vierge tient l’Enfant sur son bras droit, la tête légèrement inclinée vers lui. Elle était coiffée d’une couronne, aujourd’hui en partie disparue. Son attitude présente un déhanchement discret, marqué par une inflexion dans les longs plis verticaux du tissu qui souligne l’avancée de la jambe gauche. Ses longs cheveux bouclés retombent librement sur ses épaules. Elle est vêtue d’une robe qui s’étale en plis souples à ses pieds. Une élégante ceinture souligne les hanches et est ornée d’une longue chaîne qui retombe sur le devant de la robe, imitant les parures vestimentaires en métal précieux, selon la mode de la fin du XVe siècle. Un manteau ouvert enserre ses épaules étroites, retenu par une lanière sur le haut de la poitrine. Un pan retombe sous le bras portant l’Enfant en de profonds plis cassés. Son visage est souriant, joufflu, avec un front haut et bombé, des petits yeux en amande et un menton rond avec une fossette. La Vierge à l’Enfant reprend d’une manière inversée la composition d’une autre Vierge à l’Enfant conservée dans les collections du Musée-Château (inv. 2011.0.1402). L’ampleur des volumes des drapés, l’organisation des plis cassés dans le prolongement du bras qui soutient l’Enfant, l’expression douce et souriante du visage tout en rondeur dérivent d’un modèle identique. Les deux œuvres peuvent être attribuées à une même aire de production située en Savoie occidentale à la fin du XVe siècle et dans les premières années du XVIe siècle. Guido Gentile (Cat. expo. 2003) relève dans la Vierge à l’Enfant des influences provenant du milieu rhénan même s’il ne retrouve pas les « complications formelles de l’automne gothique allemand ». Selon lui « de telles influences ont pu s’exercer en Savoie tant à travers la sculpture figurative de l’actuelle Suisse occidentale que par des œuvres directement importées du haut pays rhénan ». Il est délicat d’aller plus avant dans le relevé d’influences, cependant la Vierge à l’Enfant d’Annecy reflète l’existence en Savoie de langages artistiques variés diffusés à travers les Alpes et interprétés par les ateliers de sculpteurs au fil des échanges, de la mobilité des artistes et de la circulation des modèles.

Sculpture gothique dans les Etats de Savoie 1200-1500, cat. de l’exposition, Chambéry-Annecy, Chambéry, éditions Comp'Act, 2003, p. 104-105, n°26, notice de Guido Gentile -