Vierge à l'Enfant

Titre
Vierge à l'Enfant
Localisation
France / Annecy / Musée-Château
Auteur
Savoie
Propriété
Annecy, Musée-Château
Provenance
Château de Marlioz, Frangy (74)
TAG
religieux, sculpture
Siècle
XV
Période
dernier quart
Inventaire
MC 2011.0.1402
Matière
bois (noyer)
Technique
bois sculpté, peint
Mesures
cm 97 (h) x 27 (l) x 19 (p)
Bibliographie
Marin-David S., Inventaire de la sculpture religieuse en Savoie et Haute-Savoie, Conservation départementale du patrimoine de la Savoie et de la Haute-Savoie, 2000 (version informatisée) -
Notes historiques
La Vierge tient l’Enfant sur son bras gauche, la tête légèrement inclinée vers lui. Elle était coiffée d’une couronne, aujourd’hui disparue. Son attitude présente un déhanchement discret qui anime la silhouette et évite toute frontalité. Elle porte une robe ponctuée sur l’avant par de longs plis verticaux qui s’étalent sur le socle étroit, recouverte d’un lourd manteau ouvert dont un pan retombe sous le bras portant l’Enfant en de profonds plis cassés. Son visage est souriant, joufflu, avec un front haut et bombé, des petits yeux en amande et un menton rond avec une fossette. La composition, l’ampleur des volumes comme l’expression douce du visage tout en rondeur rapprochent cette œuvre d’une autre Vierge à l’Enfant, également conservée au Musée-Château (inv. 2011.0.116). Les deux œuvres témoignent de la diffusion des modèles et peuvent être attribuées à une même aire de production située en Savoie occidentale à la fin du XVe siècle et dans les premières années du XVIe siècle. La Vierge à l’Enfant a fait l’objet d’une restauration en 2005 qui a révélé l’emploi de matériaux extrêmement raffinés et coûteux pour la réalisation de la polychromie originale. Ainsi l'azurite, pigment employé généralement d'une manière parcimonieuse, a été utilisé sur l'ensemble de la robe. L'or est appliqué sur les chevelures et également pour la tunique de l'enfant. Enfin, un décor d'hermine a enrichi l'intérieur du manteau de la Vierge, imitant les luxueuses doublures de fourrures des vêtements princiers. A une date difficile à déterminer, un premier repeint d'une belle qualité a été posé soigneusement sur cette couche originale. Les carnations ont été reprises et la robe bleue rehaussée de petites étoiles en papier dorées sur leur face. Le raffinement et la richesse insoupçonnés de la polychromie originale sur une œuvre appartenant à une production locale peuvent apparaître surprenantes et témoignent si ce n’est de l'importance de la commande, du moins du savoir-faire des ateliers de polychromeurs qui se distinguaient vraisemblablement de ceux des sculpteurs.
Expositions
Sculpture gothique dans les Etats de Savoie 1200-1500, cat. de l’exposition, Chambéry-Annecy, Chambéry, éditions Comp'Act, 2003, p.106-107, n° 27, notice de Guido Gentile -
Restauration
  • 2005 - Florence Lelong, Grenoble
    Le cœur de l'arbre a été conservé par le sculpteur dans le bloc de bois favorisant l'apparition de fissures et une attaque d'insecte s xylophages a provoqué la perte d'une grande partie du volume original à gauche. Pour remédier à ces dégradations, des pièces en bois de sapin avaient été ajoutées lors d'une précédente intervention pour reconstituer les parties manquantes, complétées par des comblements en pâte à bois très débordants, en plâtre ou encore à la cire. La restauration a consisté à retirer les comblements anciens inadaptés, à consolider le bois fragilisé par injection de résine et à combler les galeries anciennes d'insectes avec un mastic souple mélangé à de la sciure de bois et à de la colle. La polychromie était masquée par une épaisse couche de cire encrassée. Après nettoyage, le choix a été fait de procéder au dégagement du dernier repeint, altéré et de médiocre qualité.

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