Localisation
France / Annecy / Musée-Château
Propriété
Annecy, Musée-Château
Provenance
Hauteluce (Savoie)
Technique
Bois polychrome
Mesures
(cm) H. 91 x L. 25 x Pr. 19
Notes historiques
Saint Grat, évêque d’Aoste au Ve siècle, est davantage connu par les écrits hagiographiques tardifs que par les faits historiques, pour lesquels les sources font défaut. Le pape le convoque à Rome et lui confie la mission de s’embarquer pour l’Orient afin de ramener la tête de saint Jean-Baptiste cachée dans un puits de Sébaste. Arrivé dans la ville, la tête de saint Jean-Baptiste sort miraculeusement du puits et se dépose dans ses mains. En remerciements le pape lui cèdera la mandibule du saint pour qu’elle soit conservée dans la cathédrale d’Aoste.
Le culte de saint Grat se développe au début du XIIIe siècle, au moment de l’invention des reliques et de leur translation de la collégiale Saint-Pierre et Saint-Ours à la cathédrale d’Aoste. C’est à cette époque qu’apparaissent les plus anciennes représentations du saint (pour l’analyse détaillée du culte de saint Grat, voir Des saints et des hommes, L'image des saints dans les Alpes occidentales à la fin du Moyen Âge, cat. des expositions Chambéry, Annecy, Sion, Genève, Aoste et Suse., Baiocco (Simone), Morand (Marie-Claude) (dir.), Milan, édition Officina Librario, 2013, p. 214-224). Le culte se diffuse progressivement dans l’ensemble des territoires alpins de la Maison de Savoie et l’iconographie se fixe dans la seconde moitié du XVe siècle. Saint Grat est représenté, revêtu des habits d’évêque, coiffé de la mitre et portant dans ses mains la tête de saint Jean-Baptiste.
Le saint Grat du Musée-Château provient d’Hauteluce dans le Beaufortain. Il tient sur un linge de ses deux mains à plat, la tête de saint Jean-Baptiste, qu’il présente, dans une attitude frontale. La rondeur du visage un peu gras, le menton rond et les joues pleines, l’expression impassible et sereine rattachent la statue au domaine savoyard. Elle devait être présentée sur un autel dans une chapelle consacrée au saint. Elle témoigne de l’expansion du culte de saint Grat en Savoie occidentale à la fin du XVe siècle.